dimanche 26 avril 2015

La soie au Cambodge: Miromoto Kikouo ... une personne rare



Prenez garde aux mots ! La « soie cambodgienne » s’étale sur les marchés, mais aussi dans des lieux de vente connus du public. Les mots sont presque toujours sacrifiés au nom de la communication commerciale et le sens est improprement détourné. Il serait plus juste d’écrire « soie tissée au Cambodge » … La soie synthétique et la soie « naturelle » industrielle sont très souvent importées (principalement de Chine) et constituent les principales matières premières actuelles. Il est facile de jouer sur la crédulité du touriste néophyte: la soie cambodgienne a quasiment disparu et actuellement, sa faible production rend totalement impossible une production de masse, même de qualité ! Quant aux colorants, ils sont très souvent industriels et chimiques.


Depuis plus de trente ans, Morimoto Kikuo est installé au Cambodge.


Son ambition : réveiller le passé, faire renaître la mémoire ancestrale des soieries cambodgiennes, transmise de générations en générations et que les Khmers rouges avaient voulu effacer, la mémoire des dessins, des figures géométriques, des couleurs originelles, la mémoire des gestes précis et minutieux des tisserands. Son ambition se complète par cette volonté réussie de reconstruire toute la chaîne de création et de production de ces soies ou chacun des maillons redevient totalement cambodgien … la soie est cambodgienne, les colorants naturels sont cambodgiens … et chaque produit devient unique. Il fait revivre économiquement des villages qui deviennent des modèles de développement remarqués et encouragés par le ministère cambodgien de la culture.


Il replante les arbres à murier et les végétaux qui permettent de redonner la vie à la soie cambodgienne, aux teintures végétales mais aussi aux plantes qui abritent cette variété de cochenille qui semblait avoir totalement disparu du Cambodge. Il retrouve ainsi cette teinture rouge propre aux soieries anciennes.

Quand j’ai rencontré Morimoto Kikuo, j’ai complètement été séduit par l’homme, ses réalisations, ses projets, ses valeurs intégralement consacrés à la mémoire de la culture cambodgienne de la soie.

Une maison khmère traditionnelle abrite son « Institut des Textiles Traditionnels Khmers » (IKTT). Elle fait également office de point de vente et s’offre comme un véritable musée extatique où s’exposent à la vente des soieries authentiques et originales, les uniques et authentiques soieries cambodgiennes.

L’artiste me confie qu’il lui est parfois difficile de se séparer de certaines de ses créations. Il en conserve précieusement quelques exemplaires afin de pouvoir les exposer plus tard dans un véritable musée de la soie qui retracera l’histoire de la belle soie du Cambodge, mais aussi du Laos, de Birmanie, des pays où l’histoire, les pensées et le savoir-faire se perpétuent.


Morimoto Kikuo est lauréat du très prestigieux « Prix ROLEX à l’esprit d’entreprise » sur le thème de la production de la soie au Cambodge. Grâce à sa personnalité et à ses réalisations, la littérature concernant cet homme exceptionnel est abondante et jamais achevée.


cliquer sur la photo


INSTITUTE FOR KHMER TRADITIONAL TEXTILES


No. 472, Viheachen Village, Svaydongkum Commune,

(Road to lake, near the crocodile farm)

P.O. Box 9349, Siem Reap Angkor,

Kingdom of Cambodia

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